Alain Bailly                                      peinture

 

Texte sur la série des oiseaux

 

L’assemblage :
Trois panneaux de la même hauteur sont assemblés et présentés côte à côte. Leur largeur varie en fonction de la composition de l’ensemble.
Sur l’un des trois panneaux est représentée une image (oiseau). Sur les deux autres, souvent colorés et plus dépouillés apparaissent, plus ou moins visibles, des signes. Ces deux panneaux juxtaposant l’image apportent l’espace.
L’assemblage est un procédé, un système de travail, pour faire cohabiter une image, des signes et des espaces colorés. La position des panneaux est au cours de leur élaboration interchangeable, ils sont mis en relation, c’est un temps d’attente, d’essai et d’hésitation, jusqu’au moment où ils trouveront leur place définitive.
 
L’image :
L’oiseau est généralement peint de profil, à contre jour sans détail, c’est une représentation banale que l’on peut se faire d’un oiseau, sans volonté de décrire ou de représenter une espèce précise.
L’oiseau est placé dans un espace pictural indéfini se situant entre : la matérialité de la peinture qui se dépose de manière aléatoire au cours de la réalisation et une vague représentation du paysage sans ligne d’horizon, où le ciel et le sol se confondraient.

Les signes :
Souvent puisés dans la préhistoire à travers la représentation des gravures pariétales, les signes renvoient pour moi au passé, aux origines, à ce qui a été oublié. Me tenant à distance de toutes interprétations symboliques et prenant des libertés, les signes restent mystérieux. Parfois même, informels simples traces, témoin d’un geste qui vient occuper l’espace de la toile.

La couleur :
Les panneaux de différentes couleurs sont dans un premier temps pensés et peints indépendamment les uns des autres. Leur position dans l'assemblage se met en place par confrontations successives des couleurs, des contrastes ou des textures.
Ces panneaux de couleur créent un espace qui fait vivre la figure. Espace coloré jouant le rôle tantôt de paysage tantôt de surface minérale sur laquelle le temps aurait laissé ses traces.
 
La peinture :
 La toile est posée à plat à même le sol. La peinture, généralement très liquide, est déversée sur la toile. Par sédimentation, les pigments viennent se déposer dans les reliefs et font apparaître les irrégularités de la toile; signes, accidents, graphismes.
L’idée de dépôt en couches successives, de sédimentation des pigments est importante dans mon travail il renvoie à la géologie, à la stratification, à la trace, aux signes partiellement enfouis, oubliés, à peine révélés.







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